This paper examines post-war Beirut to explore the circumstances under which interest groups emerge in response to urban development projects, to privatization, and to the activities of regional and international investors. The paper refers to the postwar era in Beirut as a “postwar state of emergency,” where the roles of the state's institutions, development agencies, and private investors overlap, making it hard for urban communities to access services and to gain rights to spaces and services. In response, new leadership has emerged, alliances among the various groups have changed, and networks of neighbours and family members have been altered. These changes in alliances and relationships, a key theme in my study, will determine Beirut's future governance and political system. In this paper I discuss the relationship and the negotiation process between, on the one side, powerful actors—Solidere, investors and developers, and the Municipality of Beirut—and on the other, local interest groups—such as property owners and tenants, the war displaced, and the fishermen—in Ayn Al-Mreisi, an historic Beiruti neighbourhood. Studying these negotiation processes proved that it is difficult to draw a clear line between the responsibilities of the public sector and those of the private sector, between the responsibilities of local actors and those of international actors, and between the responsibilities of the powerful and those of the powerless.
Cet article examine le cas de la ville Beyrouth de l'après-guerre afin d'explorer les circonstances qui ont permis l'émergence de groupes d'intérêt comme réponse aux projets de développement urbain, à la privatisation et aux activités des investisseurs régionaux et internationaux. L'article considère la période de l'après-guerre à Beyrouth comme un ‚état d'urgence de l'aprèsguerre’, durant lequel les rôles des institutions étatiques, des agences de développement et des investisseurs privés se chevauchent, rendant aux communautés urbaines l'accès aux services malaisé, tout comme l'est l'obtention de droits aux espaces et aux services. En réaction, de nouvelles élites ont émergé, les alliances entre les différents groupes ont changé, et les réseaux de voisinage ou de famille ont été modifiés. Ces mutations des alliances et des relations, un thème clé dans ce travail, détermineront la gouvernance future de la ville de Beyrouth et son système politique. Dans cet article, je discute des relations et des processus de négociation entre d'une part des acteurs puissants—Solidere, les investisseurs et développeurs et la Municipalité de Beyrouth—et, de l'autre, les groupes d'intérêt locaux—les propriétaires fonciers, les locataires, les gens déplacés par la guerre et les pêcheurs—à Ayn Al-Mreisi, un quartier ancien de la ville. L'étude de ces processus de négociation a démontré qu'il était difficile de séparer clairement les responsabilités du secteur public de celles du secteur privé, les responsabilités des acteurs locaux de celles des acteurs internationaux, et les responsabilités des puissants de celles de ceux qui sont loin du pouvoir.